GEOTROPE N°01 2023
SOMMAIRE
Résumé: La présente étude aborde le problème de la méconnaissance de la morphologie du paysage du département de Bouaké. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les caractéristiques des formes et des types de relief rencontrés dans le département de Bouaké, car elles conditionnent les activités économiques des populations qui y vivent. Pour atteindre cet objectif, la méthodologie utilisée s’est appuyée sur la cartographie des facteurs d’organisation de la morphologie du paysage en utilisant une image du modèle numérique de terrain (MNT) de 30 m de résolution spatiale, et des travaux sur le terrain. Les facteurs, de nature purement géométrique, morphométrique et physique ont été extraits par des techniques de traitement automatique en utilisant le logiciel ArcGIS version 10.5. La méthode de Gravelius a servi à déterminer les formes des bassins versants. Les résultats montrent que le département de Bouaké est caractérisé par un haut plateau à l’ouest et un peu au centre d’altitude variant entre 300 à 400 m et par un bas plateau qui occupe le reste du territoire d’altitude évoluant entre 200 m à 300 m. Dans ce vaste plateau, il y a au nord–est des collines d’altitudes variant entre 400 m et 600 m. Ces plateaux sont très disséqués avec des vallées servant à la circulation des cours d’eau. Dans le département, les pentes varient entre 0 % et à plus de 40 %. Les résultats indiquent aussi que les formes des bassins versants du département de Bouaké sont allongées. La ville de Bouaké, situé sur un horst granitique se distingue au niveau du département par une altitude plus élevée.
Mots clés : département de Bouaké, horst granitique, modèle numérique de terrain, paysage de plateau
ABSTRACT : This study addresses the problem of understanding of the morphology of the landscape of the department of Bouaké. The objective of this study is to highlight the characteristics of the landforms and types of relief encountered in the department of Bouaké, as they condition the economic activities of the populations living in the region. To achieve this objective, the methodology used was based on the mapping of factors that organize landscape morphology using a digital elevation model (DEM) image of 30 m spatial resolution, and on a fieldwork. Geometric, morphometric and physical factors were extracted using automatic processing techniques using ArcGIS version 10.5. The Gravelius method was used to determine the shapes of watersheds. The results show that the department of Bouaké is characterized by a high elevated plateau in the west and a bit in the center with altitudes varying between 300 m and 400 m, and a low elevated plateau that occupies the remaining part of the study area with altitudes that vary between 200 m and 300 m. In this vast plateau, there are hills in the north-east with altitudes between 400 m and 600 m. These plateaux are very dissected, with deep valleys in which rivers circulate. In the department, slopes vary between 0% and more than 40%. The results also indicate that the shapes of the watersheds in the Bouaké department are elongated. The city of Bouaké, located on a granitic horst, is distinguished in the department by a high altitude.
Key words: department of Bouaké, digital elevation model, granitic horst, landscape of plateau
RÉSUMÉ : Les formes d’accès à la terre dans les milieux ruraux sont à l’origine de plusieurs questionnements dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Les mécanismes et les procédures d’accès à la terre rurale en Côte d’Ivoire et en particulier ceux du département de Tiassalé sont divers et, soulèvent beaucoup de questions autour de la gestion des ressources foncières. Cette étude s’inscrivant dans le cadre du domaine foncier rural du département de Tiassalé a pour objectif de se focaliser sur les formes d’accès à la terre rurale qui sont en cours. La méthodologie utilisée pour ce travail repose essentiellement sur la recherche documentaire. Elle s’est aussi appuyée sur des enquêtes de terrains réalisées à l’aide d’un questionnaire et d’une série d’entretiens semi-dirigés dans les villages et les locaux des administrateurs en charge de la gestion foncière des espaces ruraux du département de Tiassalé. L’analyse des résultats indique diverses formes d’accès à la terre dans les villages du département de Tiassalé à savoir : le don, l’héritage, le métayage, l’achat, le prêt et la location. Elles sont à la fois, régies par l’administration foncière coutumière et moderne du département.
Mots clés : Tiassalé, accès à la terre, acteurs coutumiers, gestion foncière, milieu rural
FORMS OF ACCESS TO LAND IN THE RURAL AREAS OF THE DEPARTMENT OF TIASSALÉ
ABSTRACT : The forms of access to land in rural areas are sources of several questions in West African countries. The mechanisms and procedures of access to rural land in Côte d’Ivoire and in particular in the department of Tiassalé are diverse, and raise many questions around the management of land resources. This study, which is part of the rural land domain of the department of Tiassalé, aims to focus on the forms of access to rural land that are currently going on. The methodology used during this research is essentially based on literature review. It was also based on field surveys carried out using a questionnaire and a series of semi-directed interviews in villages and administrations in charge of land management in rural areas in the department of Tiassalé. The analysis of the results indicates various forms of access to land in the villages of the department of Tiassalé, namely: donation, inheritance, sharecropping, purchase, loan and rent. They are both governed by the customary and modern land administrations of the department.
Key words: Tiassalé, access to land, customary actors, land management, rural land
RESUME :Cette étude traite le thème portant sur « les impacts de la cotonculture sur la production des cultures céréalières dans la commune rurale de Tella, région de Sikasso ». Pour déterminer les avantages comparatifs liés à la polyculture coton/céréales dans la commune rurale de Tella, il a été mis en évidence l’organisation de la polyculture coton/céréales, établi l’interaction entre la culture du coton et celle céréalière et déterminé les effets de la culture du coton sur la production et la productivité céréalière dans la commune. Pour la collecte des données, la méthode mixte a été adoptée. Les données ont été collectées auprès des exploitants de la commune de Tella et l’hypothèse émise a été testée avec le test d’ANOVA et TukeyHSD avec le logiciel R (4.2.2). Les résultats montrent une différence significative en matière de superficie exploitée entre le coton, le mil, le maïs et le sorgho avec une probabilité inférieure à 5 % soit 2e-16. La superficie exploitée en coton est nettement et significativement supérieure à celle des céréales, ce qui permet de conclure que la culture de coton diminue les surfaces cultivées en céréales. La diminution des superficies cultivées au détriment de la coton culture a un impact négatif sur la sécurité alimentaire dans la région de Sikasso.
Mots clés : Sikasso, coton, insécurité alimentaire, TukeyHSD, productivité céréalière
COTTON GROWING: FOOD INSECURITY THREAT FACTOR IN SIKASSO REGION IN MALI
ABSTRACT: This study deals with the theme of « the impacts of cotton growing on the production of cereal crops in the rural town of Tella, Sikasso region ». To determine the comparative advantages linked to cotton/cereal poly farming in the rural commune of Tella, the organization of cotton/cereal poly farming was highlighted, the interaction between cotton and cereal cultivation was established, and the effects of cotton cultivation on cereal production and productivity in the commune were analyzed. For the data collection, the mixed method was used. The data were collected from the farmers of the commune of Tella and the hypothesis was tested with the ANOVA test and TukeyHSD with the R software (4.2.2). The results show a significant difference in terms of cultivated areas between cotton, millet, maize, and sorghum with a probability of less than 5% or 2e-16. The area cultivated with cotton is clearly and significantly higher than that of cereals, which leads to the conclusion that cotton cultivation reduces areas cultivated with cereals. The increase in the cotton cultivated areas is detrimental to cereal cultivation and has a negative impact on food security in the Sikasso region.
Keywords: Sikasso, cotton, food insecurity, TukeyHSD, cereal productivity
RESUME : La rapide urbanisation du continent africain pose de nombreux problèmes (équipements et infrastructures), notamment celui des besoins en denrées alimentaires. Situées en zone forestière, respectivement au centre-ouest de la Côte d’Ivoire et au nord-ouest du Gabon, les localités de Sinfra et de Ntoum sont des zones productrices du vivrier qui accueillent bon nombre de commerçants du vivrier de divers horizons. Mais, pour rallier leurs domiciles aux lieux de collectes et de commercialisations du vivrier à Sinfra et à Ntoum, ces opérateurs effectuent de pénibles déplacements avec des moyens de transports inappropriés. C’est sur cette situation incommodante que cet article se penche. Il s’agit d’analyser les contraintes liées à la mobilité des commerçants dans la distribution des produits vivriers à Sinfra et à Ntoum. Pour y parvenir, la méthodologie adoptée en plus de faire appel à la recherche documentaire, à l’observation sur le terrain, a également recouru à des entretiens avec les différents responsables de coopératives de commerçants. L’enquête par questionnaire a porté sur un échantillon total de 130 commerçantes, dont 65 à Sinfra et 65 à Ntoum. Cet échantillon a été déterminé par la méthode de choix raisonné. Les résultats montrent que les commerçants ont développé diverses stratégies pour rallier leurs habitations aux sites de productions et de commercialisation du vivrier. Les distances parcourues des zones de production aux marchés locaux, nationaux et internationaux sont comprises entre 0,61 et 1 060 kilomètres de Sinfra. Ceux de Ntoum s’effectuent entre 0,78 et 167 kilomètres à Port Gentil en passant par Libreville. Ces mobilités sont effectuées dans de mauvaises conditions à savoir sur un réseau routier défectueux, avec des moyens de locomotion inadéquats et onéreux.
Mots-clés : Sinfra, Ntoum, distribution du vivrier, mobilité
MOBILITY IN THE DISTRIBUTION OF FOOD CROP PRODUCTS IN AFRICA: EXAMPLES OF THE CITIES OF SINFRA IN CÔTE D’IVOIRE
ABSTRACT : The rapid urbanization of the African continent poses many problems, including food needs. Located in the forest zone, respectively in the center-west of Côte d’Ivoire and in the north-west of Gabon, Sinfra and Ntoum are food producing areas that welcome many food crop traders from various horizons. But, in order to go from their homes to places where food crops are collected and marketed in Sinfra and Ntoum, these traders make painful journeys with inappropriate means of transport. It is on this inconvenient situation that this article focuses. The objective is to analyze the constraints linked to the mobility of traders in the distribution of food crop products in Sinfra and Ntoum. To achieve this, the methodology used literature research, field observation, and interviews with various managers of merchant cooperatives. A questionnaire was administered to 130 traders, subdivided into 65 informants in Sinfra and 65 informants in Ntoum. The results show that traders have developed various strategies to link their homes to food production and marketing sites. Distances traveled from production areas to local, national and international markets range from 0.61 to 1,060 kilometers from Sinfra. Those of Ntoum are between 0.78 and 167 kilometers to Port Gentil via Libreville. These movements are carried out in poor conditions, namely on a defective road network, with inadequate and expensive means of transport.
Keywords: Sinfra, Ntoum, food crop distribution, mobility
RESUME : La Côte d’Ivoire enregistre plusieurs produits à potentiel indication géographique (IG) au nombre desquels figure l’Attiéké. Semoule à base de racine de manioc fermentée et cuite à la vapeur, l’Attiéké est un mets largement réputé dans le pays. Toutes les régions de Côte d’Ivoire en produisent, mais l’Attiéké des peuples lagunaires se distingue par sa typicité. À travers des enquêtes, cet article vise à retracer l’origine géographique de l’Attiéké des lagunes et les facteurs humains et naturels qui particularisent sa qualité. Il ressort des résultats de cette étude que l’appellation Attiéké est originaire du Sud ivoirien, spécifiquement des peuples lagunaires Alladjan, Avikam, Adjoukrou et Ebrié. Ce mets représente pour ces peuples un symbole identitaire et un patrimoine culturel. Sa typicité repose essentiellement sur le facteur humain, en d’autres termes sur un savoir-faire observé dans la procédure de fabrication et le matériel utilisé
Mots clés : Attiéké, Indications Géographiques, peuples lagunaires, produit du terroir, Côte d’Ivoire
ATTIÉKÉ OF LAGOONS, GEOGRAPHICAL ORIGIN OF A TERROIR PRODUCT IN CÔTE D’IVOIRE
ABSTRACT : Côte d’Ivoire registers several products with potential geographical indication (GI) including Attiéké. Semolina made from fermented and steamed cassava root, Attiéké is a dish widely known in the country. All regions of Côte d’Ivoire produce it, but the Attiéké of the lagoon peoples is distinguished by its typicality. Through surveys, this article aims to trace the geographical origin of Attiéké from the lagoons and the human and natural factors that characterize its quality. The results of this study show that the Attiéké appellation originates from southern Côte d’Ivoire, specifically from the lagoon populations of Alladjan, Avikam, Adjoukrou and Ebrié. This dish represents for these peoples a symbol of identity and a cultural heritage. Its typicality is essentially based on the human factor, in other words on the know-how observed in the manufacturing procedure and the equipment used.
Keywords : Côte d’Ivoire, Attiéké, geographical indication, lagoon people, terroir product
RESUME : La politique de gestion des ordures ménagères en Côte d’Ivoire, est en perpétuelle mutation. Dans le même temps, nous assistons à une récurrence de l’insalubrité urbaine. Notre étude vise à évaluer son impact sur la salubrité à Agboville. La méthodologie utilisée pour y parvenir a été la recherche documentaire, l’observation directe, l’enquête par questionnaire et les entretiens. Le traitement des informations nous permet de conclure que cette politique ne favorise pas la mise en place d’un cadre urbain salubre. Les textes réglementaires qui l’encadrent sont mis en place, les acteurs et les sources de financement identifiés, mais les actions menées et à mener sont insuffisantes ou font défaut. Ce sont seulement les ordures de 20,59 % des ménages qui sont mises en décharge, ce qui entraine la prolifération de dépôts sauvages dont un décompte non exhaustif a permis d’en dénombrer 199 répartis dans la ville.
Mots clés : Côte d’Ivoire, Agboville, gouvernance des ordures ménagères, salubrité, ville secondaire
GOVERNANCE OF HOUSEHOLD WASTE AND SANITATION IN AGBOVILLE, A SECONDARY TOWN OF CÔTE D’IVOIRE
ABSTRACT : The household waste management policy in Côte d’Ivoire is constantly changing. At the same time, we witness a recurrence of urban insalubrity. Our study aims to assess its impact on sanitation in Agboville. The methodology used during this study includes bibliographic review, direct observation, questionnaire survey and interviews. The analysis of the data and information allows to conclude that this policy does not promote the establishment of a healthy urban environment. The regulatory texts governing it have been put in place, the actors and sources of funding identified, but the actions taken and to be carried out are insufficient or lacking. Only the garbage of 20.59% of households is landfilled, which leads to the proliferation of littering, of which a non-exhaustive count has made it possible to count 199 distributed throughout the city.
Keywords: Côte d’Ivoire, Agboville, household waste governance, sanitation, secondary city