GEOTROPE N°02 2023
SOMMAIRE
Bouly SANE ; Yancoba SANE
Résumé:
En zone soudanienne, les épisodes climatiques dégradantes des quatre dernières décennies continuent d’engendrer des contraintes socioéconomiques et environnementales dans les territoires. On parle de séquences de sécheresse pluviométrique, des températures extrêmes et des variations du régime hydrologique. La Basse-Casamance, dépendante globalement des apports pluviométriques, subit considérablement les impacts de ces derniers, surtout dans le secteur agricole. Cette étude a pour objectif d’étudier la dynamique hydroclimatique actuelle, ses impacts et les stratégies d’acteurs en Basse-Casamance. Une démarche méthodologique mixte a été adopté dont l’utilisation de données de pluies des postes de Bignona, Ziguinchor, Oussouye, Nyassia et Niaguis comprise entre 1951 et 2019. Pour la tendance thermique, les données de température de la station synoptique de Ziguinchor de 1960 à 2019 ont été utilisées. Des tests statistiques de Pettitt (1979), de Buishand et de Mann-Kenndall (1975), la corrélation de Pearson entre les SPI et les températures ont été appliquées pour déterminer l’évolution climatique. Elles ont été complétées par les enquêtes socioéconomiques conduites auprès de 321 ménages pour recueillir les perceptions sur l’évolution climatique, ses impacts et les réponses communautaires pour y faire face. Les résultats indiquent une variabilité pluviométrique à toutes les échelles entre 1983 et 1993, dont deux ruptures enregistrées en 1969 et 1967 dans les postes étudiés. Des hausses de températures de l’ordre de 0,455°C/an (mai) ; 0,587°C/an (août) et 0,575°C/an (octobre) ont été observées entre 1960 et 2019. Cette variabilité climatique a entrainé une modification des calendriers culturales et une adoption de nouvelles pratiques agricoles selon les populations interrogées dans la zone d’étude.
Mots clés : Basse-Casamance, impacts, stratégies de résiliences, variabilité hydroclimatique
ABSTRACT :
In the Sudanian zone, the degrading climatic episodes of the last four decades continue to generate socio-economic and environmental constraints in the territories. These include sequences of drought, extreme temperatures and variations in the hydrological regime. Basse-Casamance region, which is generally dependent on rainfall, suffers considerably from the impact of the latter, especially in the agricultural sector. The aim of this study is to examine current hydroclimatic dynamics, their impacts and the strategies of stakeholders in Basse-Casamance. A mixed methodological approach was adopted, using rainfall data from stations in Bignona, Ziguinchor, Oussouye, Nyassia and Niaguis between 1951 and 2019. For the thermal trend, temperature data from the Ziguinchor synoptic station from 1960 to 2019 were used. Statistical tests of Pettitt (1979), Buishand and Mann-Kenndall (1975), and Pearson’s correlation between SPI and temperature were applied to determine climatic trends. These were supplemented by socio-economic surveys of 321 households to gather perceptions of climate change, its impacts and community responses to cope with them. The results indicate rainfall variability at all scales between 1983 and 1993, with two breaks recorded in 1969 and 1967 in the stations studied. Temperature increases of around 0.455°C/year (May); 0.587°C/year (August) and 0.575°C/year (October) were observed between 1960 and 2019. This climatic variability led to a change in crop calendars and an adoption of new agricultural practices according to the informants in the study area.
Keywords : Basse-Casamance, hydroclimatic variablity, impacts, resilence strategies
Abdoul Wahab AMADOU BOUREIMA ; Yayé MOUSSA
Résumé:
Dans un contexte de changement climatique caractérisé par l’irrégularité et la baisse des productions agricoles, les points d’eau de surface deviennent une ressource en eau très convoitée pour les nombreux usages des populations en milieu rural comme c’est le cas à Banizoumbou. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer les facteurs de durabilité de la mare de Banizoumbou dans un contexte de changement climatique et d’usage à travers le suivi de sa dynamique spatio-temporelle de 2009 à 2019. Au cours de cette période, on constate une dynamique croissante des réseaux hydrographiques ainsi que les aménagements autour de la mare. Des suivis et observations de la dynamique spatio-temporelle de la mare ont été effectués au cours des trois mois qui ont caractérisé la saison d’hivernage (juin, juillet, août). Il ressort des résultats que le sol sur l’ensemble des unités géomorphologiques du bassin versant, sont constitués à 87,23% des textures sableuses et une faible proportion des particules fines (argile et limon) soit 12,75% en moyenne. Cela est dû en grande partie par la dégradation du bassin de la mare montrant ainsi sa sensibilité aux ruissellements et à l’érosion. On comprend alors le comportement d’infiltration des eaux en fonction des différents types de sols prédominants. Ce qui met en évidence l’impact de l’érosion ainsi que la pression anthropique sur la durabilité de la mare. Les résultats de cette étude ont permis de proposer une gestion durable des ressources en eau en milieu rural Nigérien.
Mots-clés : dynamique, spatio-temporelle, durabilité, Mare de Banizoumbou, Niger
ABSTRACT :
In a context of climate change characterized by irregular and declining agricultural production, surface water points are becoming a highly coveted water resource for the many uses of rural populations, as it is the case in Banizoumbou. The main objective of this study is to assess the sustainability factors of the Banizoumbou pond in a context of climate change and use through the monitoring of its spatio-temporal dynamics between 2009 and 2019. During this period, it is observed an increasing dynamics of the hydrographic networks and the development around the pond. Spatio-temporal dynamics of the pond were monitored and observed over the three months of the raining season (June, July, August). The results show that 87.23% of the soils in all the geomorphological units of the watershed are sandy in texture, with a low proportion of fine particles (clay and silt) averaging 12.75%. This is largely due to the degradation of the pond’s basin, showing its susceptibility to runoff and erosion. The infiltration behavior of water in different types of soils is therefore easily understood. This highlights the impacts of the erosion and the anthropogenic pressure on the sustainability of the pond. The results of this study made it possible to propose a sustainable management of water resources in rural Niger.
Keywords: Niger, dynamics, spatio-temporal, sustainability, pond of Banizoumbou,
Armand KANGAH
Résumé:
La ville de Tiassalé, tout comme certaines villes du sud de la Côte d’Ivoire enregistre pendant les saisons des pluies, de très fortes précipitations occasionnant des inondations récurrentes avec pour conséquence, la destruction des biens matériels et le déplacement des populations. La présente étude a pour objectif d’évaluer le niveau d’exposition des enjeux (activités économiques, habitats, infrastructures etc.) de la ville face à aléa inondation. Pour y parvenir, elle s’est appuyée sur la géomatique. Ainsi, un Modèle Numérique de Terrain (MNT) a été conçu par interpolation (modèle Krigeage) des données altitudinales (courbes de niveau) en vue de déterminer les zones d’aléa. Une carte des enjeux a également été établie à partir du Mode d’Occupation du Sol (MOS). Les résultats ont révélé que les zones d’aléa inondation correspondent aux vallées et vallons de la ville. Ces derniers constituent des axes naturels de concentration et d’évacuation des eaux de ruissèlement, donc susceptibles de subir une inondation en cas de pluie diluvienne. Elles s’étendent sur 21 % des terres urbaines et traversent plusieurs quartiers de la ville. En outre, la confrontation de la carte des zones d’alea inondation à celle des enjeux a révélé que 27 % des zones d’aléa inondation sont occupées par des populations et leurs activités. Ces zones à risques sont localisées dans les quartiers de Dafindouggou et Cocody-ouest. Les autorités communales, pour éviter à la population des drames pendant les saisons de pluie, doivent améliorer le système d’assainissement et éviter que les populations s’installent dans les zones d’aléa.
Mots clés : MNT, SIG, Aléa, Enjeux, Risque
ABSTRACT :
The town of Tiassalé, like some other towns in the south of Côte d’Ivoire, experiences very heavy rainfall during the rainy seasons, resulting in recurrent flooding, with consequent destruction of material assets and displacement of the population. The aim of this study is to assess the level of exposure of the city’s economic activities, housing and infrastructure to flooding. To achieve this, it relies on geomatics. Thus, a Digital Terrain Model (DTM) was created by interpolation (Kriging model) of altitudinal data (contour lines) to determine hazard zones. A map of stakes was also made based on the MOS (Mode of land cover). The results revealed that the flood hazard zones correspond to the city’s valleys. These are natural channels for the concentration and evacuation of run-off water, and are therefore susceptible to flooding in the event of heavy rain. They cover 21% of the city’s land area, and run through several neighborhoods of the city. In addition, a comparison of the map of flood hazard zones with the map of stakes revealed that 27% of flood hazard zones are occupied by people and their activities. These at-risk zones are located in the Dafindouggou and Cocody-oust neighborhoods. To avoid tragedies for the population during the rainy seasons, local authorities need to improve the sanitation system and prevent people from settling in these hazard zones.
Key words: DTM, GIS, Hazard, Issues, Risk
Zakariyao KOUMOI
Résumé:
Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de développement, le Gouvernement de la République Togolaise a initié le Projet de Développement Rural Intégré de la Plaine de Mô (PDRI-Mô). A cet effet, plusieurs infrastructures de développements ont été mises en place dans la préfecture de Mô. Cette recherche vise à montrer l’apport des Systèmes d’Information Géographiques (SIG) dans la gestion et la planification de ces infrastructures de développements réalisés par le projet à travers la mise en place d’une base de données spatiale. L’approche méthodologique adoptée est axée sur le géoréférencement des infrastructures de développement, leur traitement avec les outils d’analyses spatiales et leur analyse. La base de données spatiale mis en place montre 10 pistes rurales de 174,29 km de long, trois Zones d’Aménagement Agricole Planifiée (ZAAP) de 1500 ha chacune, deux retenues d’eau et deux bas-fond aménagés, 41 magasins de stockage et 18 hangars de marchés. Ces données ont permis de créer un SIG bureautique à l’endroit de la coordination du projet pour une meilleure gestion de cette base de données et pour la planification des futurs emplacements des autres infrastructures.
Mots clés : SIG, planification, infrastructure de développement, Plaine du Mô, Région Centrale, Togo
ABSTRACT :
As part of the implementation of its development policy, the Government of the Togolese Republic initiated the Integrated Rural Development Project of the Plain of Mô (PDRI-Mô). To this end, several development infrastructures have been put in place in the Mô prefecture. This research aims to show the contribution of Geographic Information Systems (GIS) in the management and planning of these development infrastructures carried out by the project through the establishment of a spatial database. The methodological approach adopted is focused on the georeferencing of development infrastructures, their processing with spatial analysis tools and their analysis. The spatial database set up shows 10 rural roads 174.29 km long, three Planned Agricultural Development Zones (ZAAP) of 1,500 ha each, two water reservoirs and two developed lowlands, 41 food stores. storage and 18 market sheds. This data made it possible to create an office GIS at the project coordination location for better management of this database and for planning future locations of other infrastructures.
Keywords: Togo, Central Region, GIS, planning, development infrastructure, Mô Plain
Koffi Denis YEBOUA; Irène KASSI-DJODJO
Résumé:
Le district d’Abidjan connaît une forte expansion spatiale soutenue par la croissance démographique. Sa population est passée de 2.088 357 habitants en 1988 à 6.300.659 habitants en 2021. Cet essor démographique a conduit à l’extension spatiale du district d’Abidjan. Cette situation a eu pour corollaire l’allongement des distances de déplacements des actifs et l’évolution du système de transport. En outre, la spatialisation fonctionnelle des communes a amplifié les besoins en mobilité. La présente étude est un prétexte pour apprécier l’impact de la dynamique urbaine sur la mobilité des actifs. Une enquête au sein de 427 ménages a été effectuée pour identifier et analyser leurs pratiques de mobilité. Elle a été menée dans les communes de Bingerville, Treichville, Port-Bouët et Yopougon. Cette enquête nous a permis d’interroger 1 057 personnes dont l’âge est supérieur ou égal à 15 ans. Les résultats montrent que l’expansion spatiale urbaine démesurée a eu pour effet l’augmentation des besoins de mobilité des actifs. La répartition spatiale de la mobilité des actifs montre que les trajectoires sont à 34,90 % intra-quartiers, 28,50 % intra communales et 36,60 % intercommunales. Ces déplacements s’effectuent à 18,20 % en 1 trajet, 51,10 % en 2 trajets, 27,10 % en 3 trajets et 3,60 % en 4 trajets et plus. S’agissant des moyens de mobilité, la répartition modale montre que la marche est le mode le plus utilisé avec 42,80 % suivi des taxis communaux 21,20 %, des gbaka 13,30 % et des bus 12,50 %.
Mots clés : District d’Abidjan, dynamique urbaine, organisation spatiale, mobilité des actifs, transport urbain
ABSTRACT :
The district of Abidjan is undergoing an important spatial expansion boosted by the demographic growth. Its population increased from 2,088,357 in 1988 to 6,300,659 in 2021. This demographic boom led to the spatial expansion of the Abidjan district. The corollary of this situation has been the extension of commuting distances for workers and the development of the transport system. In addition, the functional spatialization of communes has amplified mobility needs. This study is an opportunity to assess the impact of urban dynamics on workers’ mobility. A survey of 427 households was carried out to identify and analyze their mobility practices. It was conducted in the communes of Bingerville, Treichville, Port-Bouët and Yopougon. The survey allowed to question 1,057 people aged 15 and over. The results show that the disproportionate expansion of the urban space has the effect of increasing the mobility needs of working people. The spatial breakdown of workers’ mobility shows that 34.90% of journeys are made within neighborhoods, 28.50% within communes and 36.60% between communes. Of these journeys, 18.20% involve 1 trip, 51.10% involve 2 trips, 27.10% involve 3 trips and 3.60% involve 4 or more trips. In terms of means of mobility, the modal split shows that walking is the most commonly used mode at 42.80%, followed by communal taxis at 21.20%, ‘’gbaka’’ minibus at 13.30% and buses at 12.50%.
Key words: District of Abidjan, urban dynamics, spatial organization, workers’ mobility, urban transport
Mor FAYE
Résumé:
Cette étude concerne la commune de Diass. Située dans le département de Mbour, cette dernière connait une évolution depuis la mise en place d’équipements structurants tels que l’aéroport international Blaise Diagne AIBD. L’objectif de cette étude est de montrer son évolution spatiale de la commune afin de montrer ce qu’il y avait dans l’emprise de l’aéroport et ce qui a changé après la construction de celui-ci. Cette contribution se base sur une méthodologie qui s’appuie sur des enquêtes de terrain in situ et le traitement numérique des images satellitaires en se basant sur la reconnaissance des objets à partir de Google earth. Les logiciels utilisés sont ERDAS pour le traitement des images et ARCGIS pour la cartographie. Les résultats montrent une évolution des différentes unités spatiales à partir de la dynamique de l’occupation du sol qui s’accompagne d’impacts sociaux et économiques.
Mots clés : AIBD, impacts, urbanisation, occupation du sol, commune de Diass
ABSTRACT :
This study concerns the municipality of Diass. Situated in the department of Mbour, Diass has undergone a number of changes since the construction of major facilities such as the Blaise Diagne International Airport (AIBD). The aim of this study is to show the spatial evolution of the municipality in order to illustrate what existed in the airport’s right-of-way and what has changed since its construction. This contribution is based on a methodology that relies on in situ field surveys and digital processing of satellite images based on object recognition using Google earth. The software used was ERDAS for image processing and ARCGIS for mapping. The results show the evolution of the various spatial units based on the dynamics of land use, which is accompanied by social and economic impacts.
Key word: AIBD, impacts, urbanization, land use, municipality of Diass
Fatogoma YÉO ; Anne Marilyse KOUADIO ; Mamoutou TOURÉ
Résumé:
L’objectif de ce travail est de comprendre le niveau d’accès des enfants scolarisables aux établissements scolaires de base public et l’équipement des écoles primaires publiques d’Anonkoua-Kouté dans la commune d’Abobo. Ce quartier à l’instar de la commune (Abobo) connaît un rythme de croissance accéléré. Ainsi, la tranche des enfants scolarisables passe de 10 410 à 14 986 entre 2006 et 2014 puis à 18 641 en 2022 (INS, estimation 2006, 2014 et 2022). Cette étude s’appuie sur la documentation et l’enquête de terrain. La littérature a permis de faire l’état des études antérieures portant sur la question et l’enquête de terrain a fourni la tranche des enfants en âge de scolarisation et les enfants scolarisés ainsi que les établissements scolaires de base existants. Les résultats montrent que les écoles primaires publiques ne permettent pas la satisfaction de la demande éducative de base. Celles-ci sont soutenues par les écoles primaires privées. Les établissements scolaires de base sont dominés par les établissements scolaires de base privés avec 80% des écoles (soit 24 écoles) contre 20% des écoles primaires publiques (soit 6 écoles). De même, le nombre des écoles primaires publiques est restée inchangé depuis plus de 20 ans, ce qui donne aujourd’hui un taux de scolarisation de 18,29% du public et le taux de scolarisation du quartier est estimé à 53,06%. Par ailleurs, le quartier est couvert à 44,45% d’équipements externes et à 83,33% d’équipements internes.
Mots clés : Anonkoua-Kouté (Abobo), écoles primaires, éducation de base, équipements des écoles primaires.
ABSTRACT :
The objective of this research is to understand the level of access of school-age children to public basic schools and the equipment of public primary schools of Anonkoua-Kouté in the commune of Abobo. This district, like the commune (Abobo), is experiencing an accelerated rate of growth. Thus, the group of school-age children increases from 10,410 to 14,986 between 2006 and 2014, then to 18,641 in 2022 (INS, 2006, 2014 and 2022 estimates). This study is based on literature and field investigation. The literature made it possible to review previous studies on the issue and the field survey provided the range of children of school age and school children as well as the existing basic schools. The results show that public primary schools do not allow the satisfaction of basic educational demand. These are supported by private primary schools. Basic schools are dominated by private basic schools with 80% of schools (i.e. 24 schools) compared to 20% of public primary schools (i.e. 6 schools). Likewise, the number of public primary schools has remained unchanged for more than 20 years, which gives today an enrollment rate of 18.29% of the public and the district enrollment rate is estimated at 53.06%. Furthermore, the district is covered with 44.45% external facilities and 83.33% internal facilities.
Key words: Anonkoua-Kouté (Abobo), primary schools, basic education, primary school equipment.
Modibo Magassa
Résumé:
La zone humide du lac Wégnia a longtemps fourni aux populations locales d’inestimables services écosystémiques. Mais aujourd’hui, sa détérioration biophysique a atteint un tel niveau qu’elle est menacée d’extinction. Malgré cela, très peu d’actions concrètes ont été entreprises pour réduire cette altération, et peu d’études y ont été consacrées. C’est ce qui motive cette étude qui vise à comprendre les facteurs à l’origine de cette dégradation et son impact sur le système social et écologique de la zone étudiée. Basée sur l’analyse diachronique de trois images Landsat (Landsat MSS 1972, Landsat ETM 2000 et Landsat OLI-TIRS 2018), l’étude a été complétée par une enquête de terrain. Elle montre qu’entre 1972 et 2018, la dynamique de l’occupation des sols dans la zone humide du lac Wégnia a été caractérisée par une extension de la superficie des sols nus, une diminution de la couverture végétale et une réduction des zones d’eau libre et d’eau temporaire. Le sol étant de plus en plus dénudé, il devient sensible au ruissellement et à l’érosion hydrique, d’où le dépôt de sédiments dans le lac, puis son envasement. En conséquence, les populations locales, qui tirent une partie de leur subsistance de ce lac, se retrouvent vulnérables. Pour assurer un développement durable à ces populations, il est important de mettre en place un système de gestion de ce lac qui permette sa réhabilitation en tenant compte l’incertitude écologique liée à des facteurs tels que la variabilité et les changements climatiques, ou la croissance démographique à l’échelle du bassin.
Mots-clés : Mali, Lac Wégnia, occupation du sol, analyse diachronique, incertitude écologique
ABSTRACT :
The Lake Wégnia wetland has since long time provided local populations with invaluable ecosystem services. But today, its biophysical deterioration has reached such a level that it is threatened with extinction. Despite this, very little concrete action has been taken to reduce this deterioration, and few studies have been devoted to it. This is the motivation behind this study, which aims to understand factors behind this degradation and its impact on the social and ecological system of the study area. Based on the diachronic analysis of three Landsat images (Landsat MSS 1972, Landsat ETM 2000 and Landsat OLI-TIRS 2018), the study was completed by a field survey. It shows that between 1972 and 2018, the land cover dynamics in the Lake Wégnia wetland were characterized by an increase in the area of bare soil, a decrease in plant cover and a reduction in areas of open and temporary water. As the soil becomes increasingly bare, it becomes susceptible to runoff and water erosion, which ultimately leads to the deposition of sediment in the lake, followed by its siltation. As a result, the local populations, who derive part of their livelihood from this lake, find themselves vulnerable. To ensure sustainable development for these populations, it is therefore important to set up a management system for this lake that allows for its rehabilitation and takes into account the ecological uncertainty linked to factors such as climate variability and change, or population growth at the basin scale.
Keywords : Mali, Lake Wégnia, land cover, diachronic analysis, ecological uncertainty
Manlé SOUMAHORO
Résumé:
L’anacardier a été introduit en Côte d’Ivoire entre 1959 et 1960 pour le reboisement de la région des savanes. C’est à partir de 1972 que l’aspect économique de la plante sera pris en compte. Les exploitants agricoles à Bondoukou qui ont toujours décrié l’annualité des spéculations de la région, y ont trouvé une garantie de vie et de biens transmissibles aux générations futures. Dès lors, l’anacardier va connaître une expansion rapide dans la grande zone nord-est, notamment à Bondoukou autour des années 1980. Cette étude entend pour ce faire, mettre en exergue les transformations sociales et économiques induites par les systèmes de production de l’anacarde dans un contexte d’économie agricole en léthargie dans le département de Bondoukou. Elle s’appuie sur des données primaires et secondaires. Ces dernières ont été obtenues par le biais d’une enquête par sondage à choix raisonné, menée auprès de 100 exploitants dans 10 localités. Les résultats indiquent que l’anacarde est cultivé selon un système extensif qui prospère du fait de l’intérêt que portent les détenteurs des droits fonciers pour la culture. Ce caractère extensif de son système de production induit un important besoin de main-d’œuvre salariée pour exécuter les nombreuses tâches agricoles. Inéluctablement, ce mode de production de l’anacarde constitue une source d’amélioration croissante des revenus des exploitants. Il est également, du fait de la diversité des tâches agricoles sur de vastes étendues emblavés, une source d’emploi et de revenus temporaires pour les populations désœuvrées. En outre, il représente un gage de solvabilité et un vecteur d’industrialisation dans le département de Bondoukou. Ce système est enfin, une source de bouleversement socio-politique dans les villages étudiés.
Mots clés : Bondoukou, système de production, anacarde, transformation, socio-économique
ABSTRACT :
The cashew tree was introduced into Côte d’Ivoire between 1959 and 1960 to reforest the savanna regions. It is from 1972 that the economic aspect of the plant was taken into account. Farmers in Bondoukou, who always decried the annuality of the region’s crops, saw it as a guarantee of life and assets that could be passed on to future generations. Since then, cashew expanded rapidly in the north-east, particularly in Bondoukou around 1980. The aim of this study is to highlight the social and economic changes brought about by cashew nut production systems in the context of an agricultural economy in lethargy in the Bondoukou department. It is based on primary and secondary data. The latter were obtained through a purposive sample survey of 100 farmers in 10 localities. The results indicate that cashew is grown using an extensive system that thrives because of the interest shown in the crop by land-rights holders. The extensive nature of the production system leads to an important need of hired workforce to carry out several agricultural tasks. Inevitably, this cashew production method is a source of increasing improvement in farmers’ incomes. It is also a source of employment and temporary income for idle populations, because of the diversity of agricultural tasks carried out over vast areas of land. It is also a guarantee of solvency and a vector for industrialization in the department of Bondoukou. Finally, this system is a source of socio-political upheaval in the villages studied.
Keywords: Bondoukou, production system, cashew, processing, socio-economic,
Kadjo Henri-Joel NIAMIEN ; Abah Marie-Josée OBOUMOU; Tra Florent GOURE BI
Résumé:
La place de la femme dans les activités agricoles n’est plus à démontrer. Elles sont responsables de près de 80 % de la production alimentaire de la Côte d’Ivoire. Dans la sous-préfecture de Kondrobo, l’essentiel de la production vivrière est réalisé par les femmes. Toutefois les conditions de la pratique agricole des femmes restent peu documentées. Cette étude vise à décrire la physionomie des activités agricoles des femmes et leurs impacts socioéconomiques. L’étude s’appuie sur des sources secondaires et une enquête de terrain menée entre juin et août 2022 auprès de 250 agricultrices issues des 10 villages que compte la sous-préfecture. Ces dernières, choisies sur la base d’un échantillon aléatoire, ont été enquêtées, à partir d’un questionnaire semi-dirigé. Les résultats montrent que les agricultrices possèdent des profils sociodémographiques diversifiés. L’activité agricole des femmes s’articule autour de la production de féculents, de maraichers, de céréales et de produit oléagineux. Leur agriculture est de type manuel avec apport de produits phytosanitaires pour l’entretien des parcelles cultivées. L’igname reste de loin la spéculation agricole la plus commercialisée avec 204 tonnes. En 2021, plus de 300 tonnes de produits ont été commercialisés par les femmes ; ce qui a généré la somme de plus de 140 millions de francs CFA. Les productions sont commercialisées particulièrement dans la ville de Bouaké, de Béoumi et de Tieningboué.
Mots clés : Béoumi, coopérative agricole, autonomisation féminine, développement rural.
ABSTRACT :
The role of women in agricultural activities is well established. They are responsible for almost 80% of Côte d’Ivoire’s food production. In the sub-prefecture of Kondrobo, the main food production is carried out by women. However, little is known about women’s farming practices. This study aims to describe the physiognomy of women’s agricultural activities and their socio-economic impacts. The study is based on secondary sources and a field survey conducted between June and August 2022 with 250 women farmers from the 10 villages in the sub-prefecture. These women, selected on the basis of a random sampling technic, were interviewed using a semi-directed questionnaire. The results show that women farmers have diverse socio-demographic profiles. Women’s farming activities are focused on the production of starch, vegetables, cereals and oilseeds. Their farming is by hand, using pesticides to take care of the cultivated plots. Yam remains by far the most commercialized crop, with 204 tons. In 2021, more than 300 tons of products were marketed by the women, for a total value of more than 140 million CFA francs. The production is particularly marketed in the towns of Bouaké, Béoumi and Tieningboué.
Key words: Béoumi, agricultural cooperative, female empowerment, rural development.
Constantin Aimé Allou AHOUA ; Adjoba Marthe KOFFI-DIDIA
Résumé:
Les projets riz réalisés en Côte d’Ivoire ont pour objectif l’essor de la chaine de valeur. Ainsi, la région de Loh-djiboua n’est pas en marge dans l’exécution desdits projets. Dans leur phase pratique, ils sont confrontés à divers obstacles. Ces contrariétés au cours des projets riz ne favorisent pas le développement de la filière riz. Alors, quelles sont les contraintes auxquelles les projets rizicoles sont-ils confrontés ? La présente étude se propose d’identifier les contraintes durant l’exécution des projets riz dans la région de Loh-djiboua. Pour atteindre cet objectif, les données collectées sont fondamentalement basées sur la recherche documentaire et l’enquête de terrain (l’observation, les entretiens et le questionnaire). A ce niveau tous les espaces de projets de la région ont fait l’objet d’enquête et 404 bénéficiaires des projets riz de production, de décorticage et d’achat de riz paddy ont été interrogés. L’analyse des résultats obtenus indique que les contraintes entravant les projets rizicoles sont d’ordre climatique à savoir la pluviométrie, l’insolation et d’ordre social, notamment les conflits fonciers, le manque d’encadreur et de main d’œuvre. Ces contraintes peuvent bloquer l’aboutissement d’un projet, modifier les objectifs assignés et réduire les résultats attendus.
Mots-clés : Loh-djiboua, contraintes, conflit foncier, développement, projets riz
ABSTRACT :
Rice projects carried out in Côte d’Ivoire aim to develop the value chain. Thus, the Loh-djiboua region is not on the sidelines in the execution of the said projects. In their practical phase, they face various obstacles. These annoyances during rice projects do not favor the development of the rice sector. So, what are the constraints that rice projects face? This study aims to identify constraints during the execution of rice projects in the Loh-djiboua region. To achieve this objective, the data collected are fundamentally based on literature research and field survey (observation, interviews and administration of questionnaire). At this level, all the project sites in the region were surveyed and 404 beneficiaries of rice projects for the production, husking and purchase of paddy rice were interviewed. The results indicate that the constraints hampering rice projects are climatic, namely rainfall, insolation, and social, in particular land conflicts, lack of supervisors and labor. These constraints can block the completion of a project, modify the assigned objectives and reduce the expected results.
Keywords: Loh-djiboua, constraints, land conflict, development, rice projects
Sata YE
Résumé:
La présente étude concourt à examiner les caractéristiques socio-démographiques des acteurs de la pisciculture en Côte d’Ivoire. Son objectif est de mettre en lumière certains acteurs de la chaîne de valeur de l’activité piscicole (producteurs, vendeurs), de décrire leurs motivations, leurs perceptions et les contraintes pour une gestion efficace et efficiente de l’activité. La méthodologie utilisée s’est basée sur la recherche documentaire, l’observation directe et indirecte et l’enquête sur le terrain. Ce sont au total 117 fermes et 93 distributeurs qui ont été soumis au questionnaire. La base de données est issue de l’enquête cadre de la Direction de l’Aquaculture et de la Pêche (DAP) et du recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014. L’analyse des données s’est faite par une approche inductive dotée de méthodes structuro-fonctionnalistes et comparatives. Les investigations du terrain ont fait ressortir deux catégories de fermes selon le statut d’activité : les fermes actives (70,94%) et les fermes inactives (29,06%). Les résultats montrent que la région de l’Agneby-Tiassa possède le plus grand nombre de fermes actives (40,96%) et de fermes inactives (38,18%). Le secteur primaire de la production est dominé majoritairement par les hommes (95,73%), environ 27,4% des fermes ont une ancienneté de plus de 5 ans. Le grand nombre des fermes n’a pas de statut juridique d’existence (86%) et 20,51% des acteurs pratiquent la pisciculture comme une activité principale. Au niveau des vendeurs, il ressort une forte population des femmes (84,78%) avec une tranche d’âge dominante de 31 et 40 ans (47,25%) et 49,45% de l’effectif non instruits. La vente de poisson constitue à 89,89% l’activité principale des distributeurs avec une expérience de plus de 5 ans pour 66,3% de l’échantillon.
Mots clés : Côte d’Ivoire, caractéristiques socio-démographiques, pisciculture,
ABSTRACT :
The present study examines the socio-demographic characteristics of fish farming stakeholders in Côte d’Ivoire. Its objective is to highlight some of the actors in the value chain of the fish farming activity (producers, sellers), to describe their motivations, their perceptions and the constraints for an effective and efficient management of the activity. The research was based on literature, direct and indirect observation, and field surveys. A total of 117 farms and 93 fish sellers were submitted to the questionnaire. The database is from the framework survey of the Aquaculture and Fisheries Office and the General Population and Housing Census in 2014. The data analysis was done using an inductive approach using structural-functionalist and comparative methods. Field investigations revealed two categories of farms according to activity status: active farms (70.94%) and inactive farms (29.06%). The results show that the Agneby-Tiassa region has the highest number of active farms (40.96%) and inactive farms (38.18%). The primary production sector is dominated by men (95.73%), about 27.4% of farms are more than 5 years old. The large number of farms has no legal status of existence (86%) and 20.51% of the actors practice fish farming as a main activity. At the level of fish sellers, there is a large population of women (84.78%) with a dominant age group of 31 and 40 years (47.25%) and 49.45% of the workforce uneducated. The retail of fish is at 89.89% the main activity of sellers with more than 5 years’ experience for 66.3% of the sample.
Keywords: Côte d’Ivoire, socio-demographic characteristics, fish farming
Penatiligué Jonas BAKARY
Résumé:
Dans le grand marché de la ville de Korhogo, le poisson frais qui y est commercialisé provient d’Abidjan, de la pêche locale et de l’extérieur du pays. Cette activité est dynamique. Cependant, le poisson frais tel que proposé sur cet espace de vente, représente une menace pour la santé des consommateurs. Cette étude a pour objectif d’analyser les conditions de commercialisation du poisson frais proposé à la population de la ville de Korhogo à partir du grand marché. Pour atteindre cet objectif, l’approche méthodologique s’est basée sur la recherche documentaire, les enquêtes de terrain et des entretiens menés avec les principaux acteurs de la commercialisation du poisson frais. Le résultat indique que les vendeuses de poissons frais du grand marché de Korhogo sont toutes (67) de sexe féminin et des ivoiriennes. Une grande proportion (82 %) de ces produits halieutiques est issue des poissonneries. Les plans d’eau de la ville de Korhogo et environnants approvisionnent principalement le marché (18 %) en poissons Tilapia (Oreochromisniloticus). Aussi, le poisson frais vendu en détail dans le grand marché est-il présenté dans des récipients non couverts, souvent à même le sol et exposé à la chaleur, aux mouches, à la poussière et à la fumée qui s’échappe des échappements des engins à moteur (véhicules, tricycles et mobylettes). Ces conditions dégradent la qualité du poisson frais vendu dans le grand marché de la ville de Korhogo.
Mots clés : Korhogo, approvisionnement, commercialisation, poisson frais
ABSTRACT :
In the big market of the town of Korhogo, fresh fish sold there comes from Abidjan, local fishing and from outside the country. This activity is dynamic. However, fresh fish as offered in this sale area represents a threat for the health of consumers. This study aims to analyze the marketing conditions of fresh fish offered to the population of the town of Korhogo from the big market. To achieve this objective, the methodological approach was based on literature research, field surveys and interviews with the main actors in the marketing of fresh fish. The result indicates that fresh fish sellers in the big market of Korhogo are all (67) females and are Ivorians. A large proportion (82 %) of these fish products come from fish shops. The water bodies of the town of Korhogo and surrounding areas mainly supply the market (18 %) with Tilapia fish (Oreochromisniloticus). In addition, fresh fish sold at retail in the big market is presented in uncovered containers, often on the ground and exposed to heat, flies, dust and smoke escaping from the exhausts of motor vehicles (vehicles, tricycles and mopeds). These conditions degrade the quality of fresh fish sold in the big market of the town of Korhogo.
Keywords: Korhogo, supply, marketing, fresh fish
Adjo Marie-Rose Josée ELAKOUA ; Koffi Mouroufié KOUMAN ; Céline Yolande KOFFIE-BIKPO
Résumé:
Bouaké, ville ivoirienne située dans le centre du pays, sert d’interface aux d’échanges de divers ordres dans le commerce intra régional entre la Côte d’Ivoire et les pays de l’hinterland. Par ailleurs, elle polarise les circuits des denrées alimentaires dans le commerce transfrontalier avec le Burkina Faso et le Mali. Cet article s’applique à démontrer l’importance de cette ville dans le commerce transfrontalier des poissons fumés et fermentés-séchés entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Pour y parvenir, l’étude s’est construite, en premier lieu, autour d’une analyse documentaire des thèses et articles portant sur le commerce transfrontalier et celui des produits halieutiques. À celle-ci, s’est ajoutée, en deuxième lieu, une enquête de terrain réalisée à partir d’une observation directe, des interviews des personnes ressources des services de pêches de ladite ville et de celles de Mopti au Mali et de l’administration d’un questionnaire aux commerçants locaux. Les données recueillies établissent que cette ville constitue un véritable point de chute des poissons transformés en provenance de la région de Mopti, principale zone de pêche du Mali. En effet, de 60 tonnes par an en 2015, ce marché reçoit plus de 350 tonnes de poissons fumés et/ou séchés en 2019 selon la Direction Régionale des Pêches de Mopti. Ces produits augmentent ainsi la disponibilité en protéines animales halieutiques de sa population urbaine. En outre, Bouaké est le hub de distribution des poissons du Mali dans les localités environnantes et intérieures de la Côte d’Ivoire. Par conséquent, elle représente le poumon du commerce transfrontalier des poissons fumés et fermentés-séchés entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
Mots clés : Côte d’Ivoire, Bouaké, Mali, commerce transfrontalier, poissons transformés.
ABSTRACT :
Bouake, an Ivorian town in the center of the country, serves as an interface for exchanges of various kinds in intra-regional trade between Côte d’Ivoire and the countries of the hinterland. It also acts as a focal point for food products in cross-border trade with Burkina Faso and Mali. This article demonstrates the importance of this town in cross-border trade of smoked and fermented-dried fish between Côte d’Ivoire and Mali. To achieve this, the study was based firstly on a literature review of theses and articles on cross-border trade and trade in fish products. This was supplemented by a field survey based on direct observation, interviews with resource persons in the fishery departments of the said town and those of Mopti in Mali, and the administration of a questionnaire to local traders. The data collected show that the town is a real drop-off point for processed fish from the Mopti region, Mali’s main fishing area. In fact, from 60 tonnes a year in 2015, this market received more than 350 tonnes of smoked and/or dried fish in 2019, according to the Mopti Regional Fisheries Department. These products increase the availability of fish-based animal proteins for the urban population. Bouake is also the distribution hub of fish from Mali to the surrounding and inland areas of Côte d’Ivoire. In consequence, it is the heart of the cross-border trade of smoked and fermented-dried fish between Côte d’Ivoire and Mali.
Keywords: Cote d′Ivoire, Bouake, Mali, cross-border trade, processed fish
Oumar OUATTARA ; Bêbê KAMBIRE
Résumé:
L’activité d’orpaillage illégal s’est développée dans le Département de Boundiali à partir des années 2002, pendant la crise politique et militaire qui a secoué toute la Côte d’Ivoire. Malgré la fin de la crise, l’activité dominante dans le Département de Boundiali est celle de l’exploitation illégale d’or. C’est une activité qui échappe au contrôle de l’État ivoirien. Après la crise, en 2013, l’État ivoirien a mis en place des stratégies de lutte afin de l’éradiquer. La présente étude porte sur l’analyse des stratégies nationales de lutte contre le développement de l’orpaillage illégal dans le département de Boundiali. La collecte des données faite par la recherche documentaire, les interviews réalisées auprès des autorités administratives et les observations directes sur les sites d’orpaillage ont permis de collecter des données pour réaliser cette étude. Ces données ont été traitées de façon manuelle puis automatique grâce aux logiciels Excel, ArcGIS et Word. Les résultats indiquent que les stratégies utilisées, dans le Département de Boundiali, pour lutter contre l’orpaillage illégal sont la sensibilisation des populations rurales sur les dangers liés au développement de cette activité illégale, les mesures de valorisation des prix des produits agricoles locaux et des actions de répressions des acteurs de l’orpaillage illégal.
Mots-clés : Boundiali, lutte, orpaillage illégal, stratégie.
ABSTRACT :
Illegal gold panning activity was developed in the Department of Boundiali from 2002, during the political and military crisis which shook the entire Côte d’Ivoire. Despite the end of the crisis, the dominant activity in the Department of Boundiali remains illegal gold mining. It is an activity that escapes from the control of the Ivorian government. After the crisis in 2013, the Ivorian government set strategies in order to eradicate it. This study focuses on the analysis of national strategies to combat the development of illegal gold panning in the department of Boundiali. The data used during this study were collected through literature research, direct observations of gold manning sites and interviews carried out with administrative authorities. These data were first processed manually and then automatically using Excel, ArcGIS and Word software. The results indicate that strategies used in the Department of Boundiali to combat illegal gold panning are raising awareness among rural populations about the dangers linked to the development of this illegal activity, measures to increase the prices of local agricultural products and repressive actions against illegal gold panning actors.
Keywords : Boundiali, struggle, illegal gold panning, strategy.
Fatoumata COULIBALY
Résumé:
Dans la poursuite de mes recherches menées en 2018 dans la ville de Kayes (Mali), j’ai été embarquée dans une discussion avec un groupe d’hommes sur les problématiques féminines dès mon arrivée dans la ville. Communiquer sur ce sujet m’a été imposé par le terrain dont j’avais une légitimité d’en parler en tant que jeune femme malienne et aussi universitaire. Cet article s’intéresse à la situation de deux femmes qui se sont construites différemment et de manière autonome. Nous allons revenir sur les changements de rapport de genre changement à travers les pratiques d’émancipation populaire et sur les récits de vie de femmes « ordinaires » qui de manière invisible mène des luttes sur le terrain domestique. C’est l’espace du domicile (conjugal, familial, etc.) qui nous sert de support pour comprendre les relations entre l’homme et la femme et, c’est également au sein de cet espace que s’amorce des changements profonds dans les rapports de genre. Cette recherche interroge au-delà des parcours individuels, des stratégies collectives des femmes et les arrangements qu’elles font souvent avec les hommes pour réinvestir différents lieux. Cette occupation de l’espace se traduit souvent par des compromis qui prennent parfois des formes consensuelles, mais entraîne aussi des frictions. Ce sera également le lieu d’interroger ce paradoxe que l’on croise dans de nombreuses sociétés africaines, où l’agilité sociale que les femmes déploient au quotidien vise l’acquisition de l’autonomie économique et sociale, plutôt que l’émancipation de soi.
Mots-clés : espace du domicile, émancipation, religion, femme.
ABSTRACT :
In pursuit of my 2018 research in the town of Kayes (Mali), I was involved in a discussion with a group of men about women’s issues as soon as I arrived. Communicate on this subject was imposed on me by the field, which I had a legitimacy to talk about as a young Malian woman and also an academic. This article focuses on the situation of two women who built their lives differently and autonomously. We’ll be looking back at changes in gender relations – changes through popular emancipation practices – and at the life stories of « ordinary » women who are invisibly managing struggles in the domestic arena. It is the space of the home (conjugal, family, etc.) that serves as a medium for understanding relations between men and women, and it is also within this space that profound changes in gender relations are taking place. This research questions beyond individual trajectories, collective strategies of women and arrangements they often make with men to reinvest different spaces. This occupation of space often results in compromises that sometimes take consensual forms, but also lead to friction. This will also be an opportunity to examine the paradox that we encounter in many African societies, where the social agility that women deploy on a daily basis is aimed at acquiring economic and social autonomy, rather than self-emancipation.
Keywords: space of the home, emancipation, religion, woman.